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Question de prénom

Dans la vie quotidienne, tout le monde s'appelle par son prénom, sans distinction sociale, que l'on parle à son voisin, à son patron ou au président de la République. On classe par leur prénom les abonnés à l'annuaire téléphonique, les citoyens sur les listes électorales, les auteurs dans les bibliothèques... Pour résumer, le prénom est ce qui caractérise l'individu. Alors, pour les parents, cela peut être un casse-tête de faire un choix, d'autant qu'ils sont limités. Ils devront puiser dans le très officiel registre des 1853 prénoms de filles et 1712 prénoms de garçons établi par le comité national des noms (Mannanafnanefnd). Pour figurer sur cette liste, ils doivent remplir plusieurs critères: ne contenir que des lettres de l'alphabet islandais, pouvoir se décliner grammaticalement, ne pas être embarrassant pour l'enfant et indiquer clairement son sexe. Il lui incombe ainsi de perpétuer la tradition du patronyme:  par exemple, un homme nommé Jón Einarsson a un fils prénommé Ólafur. Le dernier nom de Ólafur ne sera pas Einarsson comme son père mais Jónsson, indiquant littéralement qu'il est le fils (son) de Jón. Le même usage s'applique aux filles. Sigríður, la fille de Jón n'aura pas Einarsson comme dernier nom mais Jónsdóttir. Le nom signifiant littéralement fille (dóttir) de Jón. 

 

Maintenant, vous ne vous direz plus que c'est vraiment surprenant comme tous les noms des joueurs de foot qui ont participé à l'euro finissent par la même consonne "son". Quiconque veut donner un prénom qui sort de l'ordinaire devra passer devant le Comité. Des parents tentent bien d'innover. Mais pour cela ils doivent faire une demande officielle au Comité, lequel reçoit une centaine de demandes chaque année. Environ la moitié des propositions est acceptée. Récemment, l'Islande a ainsi autorisé des parents à donner à leur fille le prénom Angelína, qui était jusque-là interdit.  Aujourd'hui, la majorité des islandais, et davantage encore la jeune génération, voudraient que ce système soit assoupli.

Certains parents préfèrent laisser le destin choisir pour eux: un corbeau apparaît à la mère en rêve, et leur fils se nommera Hrafnkell (Hrafn signifie corbeau); Le prénom une fois fixé, les parents le gardent souvent secret jusqu'au Baptême, qui peut se dérouler de quelques semaines à six mois après la naissance. Jusque là, l'entourage emploiera Lilli/Litli (le petit) ou Lilla/Litla (la petite), drengur (garçon) ou stulka (fille) ou tout autre petit nom mignon.

Les prénoms les plus courants