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D'un monde à l'autre

25 décembre 2016.

 

Choc des cultures, choc des lumières, choc des ambiances.

Hier soir, la longue nuit polaire faisait danser les aurores boréales au creux des ténèbres.

Et ce matin, ce même ciel si capricieux là bas, qui recouvre pourtant les deux mondes,

se déchargeait de tout nuage pour rendre, dès l'aube, une pureté de lumière bleutée

qui ne s'en ira plus jusqu'au crépuscule.

Hier encore, l'odeur âpre et agressive de la skata, plat traditionnel du 23 décembre,

me donnait la nausée dès les premières effluves,

avant que je me guérisse ce matin à la chaleur d'un café croissant sous le soleil du port rayonnant  face à moi.

Au même moment hier, la nuit noire allait durer encore plusieurs heures.

La vie revient ici à la cruauté de ses paradoxes: "la vie est belle" affiche une publicité de parfum plein format,

servant d'abri de fortune à un mendiant sans l'âme. Hier les ruelles léchées de maisonnettes colorées

ne faisait état d'aucune trace de quelconque pauvreté, si ce n'est celle d'un hermétisme presque palpable

face aux larmes du monde.

Hier au soir, sous une tempête de neige je quittais Reykjavik et m'envolais pour Barcelone.