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Et la lumière fut

Quelle différence de lumière entre le 1er et le 31 janvier !

Et puis parfois, le soleil s'invite au programme. Malheureusement trop souvent pendant la semaine, et rarement le week-end, alors dès qu'un beau samedi ensoleillé s'annonce, on fonce sur une sortie "nature".

Ce week-end, destination baleines, au départ de Reykjavik. Bon, on était prévenus que les cétacés montraient moins leur évent en hiver qu'en été, mais c'est vrai qu'on espérait quand même voir le bout d'une queue ou d'une nageoire dorsale. Que nenni, nada, niet ! une belle après-midi en mer, certes, mais sans la moindre sardine !

 

Allez sans rancune, on retentera notre chance plus tard dans l'année. Et puis ce n'est pas désagréable de prendre l'air marin de temps en temps. En attendant, c'est le "winter light festival" ce week-end à Reykjavik. Et pour commencer, il est prévu un son et lumière sur la cathédrale Hallgrímskirkja, représentant une éruption volcanique. Ca annonce du lourd...

Sauf qu'après une longue attente dans le froid et un speech du maire à n'y rien comprendre (peut-être à cause de cette fameuse barrière de la langue dont on me parle si souvent !), on nous propose la projection de 3 courtes vidéos de quelques secondes qui repassent en boucle avec un vague bruitage de volcan en éruption. Ne soyons pas blasés, ni snobes. Quoique si, quand on a vécu 10 ans à Lyon, on est forcément exigeant à propos d'une fête des lumières !

Alala la belle époque des lumières

Et encore, les lumières sur Hallgrímskirkja étaient probablement ce qui se faisait de mieux sur la capitale. Après un court passage sur Kopavogur où domine une église aux formes originales, je me disais que le spectacle pouvait être à la hauteur... raté !

Pourtant elle a de quoi donner des idées cette église

Bon allez, je suis mauvaise langue, et d'aucuns me diront que je ne me satisfais jamais de ce que j'ai (et ceux là se tromperont s'ils me voyaient au bord des larmes devant un paysage de glace et de sable noir, par exemple, ou sous les aurores boréales, quand d'autres leur portent autant d'attention qu'à un lampadaire mal éclairé...).

Il y a quand même eu une belle réussite, sur le Harpa, cette belle salle de concert en verre faisant face au port. Toutes les couleurs que vous voyez sur la façade sont le fruit d'une application sur smartphone lancée par un designer islandais, consistant à permettre au public de "projeter" une couleur de son choix sur un carré de façade de son choix. En période d'affluence, le bâtiment était donc très joliement et densément coloré.

Le Perlan reste un beau monument dans la nuit pluvieuse

Les lumières colorent aussi le ciel

Si l'Homme n'a pas été à la hauteur de ses capacités en terme de maîtrise du son et lumières lors d'un festival, le ciel a rattrapé le coup... d'abord au dessus du fjord de la baleine

...puis à quelques mètres de la maison, au bord de la mer et au dessus d'un terrain de foot !

 


Et le lendemain, les aurores se montrèrent encore plus belles, et Titinedottir m'emmena à leur rencontre (Mais qui est donc Titinedottir ?? rdv au prochain article)

Titinedottir m'a conduit là où elle pensait que ce serait le plus beau. Elle en connaît du pays, depuis le temps.

 

Elle connaissait un petit coin derrière la grand usine d'Hafnafjördur, déserté des lampadaires et des hommes, au bout d'un chemin mal entretenu qui conduit à la mer. Une plage sauvage, l'épave d'un bateau en bois datant de Mathusalem, quelques petites constructions en pierre. Moi, seul avec ma lampe frontale, le clair de lune se reflétant dans l'écume des vagues, je ne faisais pas trop le fier. Surtout en pensant à ce qu'il était arrivé quelques jours plus tôt à la pauvre jeune fille kidnappée et retrouvée morte sur une plage non loin d'ici... 


Dans un mythe inuit du Labrador, il y avait au bout du monde un immense abîme bordé d'un raidillon escarpé qui conduisait à un trou dans le ciel permettant de passer sur la terre des morts. Les âmes de ceux qui étaient arrivés allumaient des torches pour éclairer les nouveaux venus.