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De terre et de glace. Sud bleu ciel

Une fois n'est pas coutume, sauf que pour nous, c'est un peu la coutume quand même: la côte sud fait de nouveau l'objet d'un de nos week-ends en vadrouille. En même temps, sur toutes nos tentatives précédentes, c'est sous une flotte quasi ininterrompue que nous nous y sommes rendus. Mais cette fois, no way. Les anges de Catherine et Evelyne (Laborde et Dhéliat, bien entendu) se sont réunis pour nous offrir un temps idéal, dévoilant alors des paysages spectaculaires qui étaient restés dans l'ombre -et le brouillard- jusque là. Enfin de mon côté, j'avais déjà eu le droit à ce spectacle lors de mes précédents voyages en Islande, mais chaque nouvelle découverte est un coup de baguette magique. Du beau, du très, très beau. Et ce week-end, on le commence plutôt bien, dans un hot pot au milieu de la neige, sous une lune bienveillante.

Jökulsárlón

Cette fois, nous aurons droit au spectacle du Jökulsárlón par beau temps.

Spectacle, car c'est tout le temps un nouveau panorama que nous offre ce site. Selon le vent, l'enneigement, la puissance des vagues, la taille des icebergs et leur nombre sur la plage de sable noir, la présence des phoques, la lumière sur la lagune, les différents points de vue... Et à chaque fois, c'est sur plusieurs heures que l'on se régale de ce paysage de glace. Se poser, et simplement contempler, essayant tant bien que mal de faire abstraction des clowneries de nos amis touristes qui usent de leurs meilleures techniques de selfiste pour se rendre ridicule devant leur écran...heureusement, ils ne vont pas encore jusqu'à se lancer dans la lagune (quoique si on commence à leur dire qu'on y trouve des pokémons...), donc en restant depuis la rive, ou en montant sur la petite colline, on profite d'un panorama totalement sauvage, polaire comme je les aime, et surtout dans un silence rompu seulement par le craquement de la glace ou la sortie de bain d'un phoque.

Le Jökulsárlón (littéralement "lagune de glacier" est le plus grand lac glaciaire du pays, avec une superficie de 18km². Mais c'est surtout sa prodondeur qui étonne, lorsque l'on pointe ses 260 mètres qui en fond aussi le plus profond. Pas étonnant que la voiture qui a fait plouf récemment au milieu des icebergs n'ait pas pu être sauvée de la noyade...

La lagune s'est formée il y a peu de temps, entre les années 1920 et 1960, lorsque la température a connu une hausse importante, faisant reculer le glacier et créant alors un processus de vêlage, laissant place dans son sillon à un lac parsemé d'icebergs.

De l'autre côté du chenal qui transportent ces blocs de glace vers la mer, le spectacle est tout aussi beau: la houle rabat certains de ces icebergs sur la plage de sable noir, offrant un contraste de couleurs hallucinant. Et quand le soleil s'invite au spectacle, la glace "s'éclaire intérieurement", comme si on avait placé une lampe au coeur du glaçon. 

Skaftafell area

Et comme si nos yeux n'en avaient pas eu assez, il a fallu qu'ils s'offrent de nouvelles images fortes du côté de Skaftafell...

Et déjà en chemin, les lumières et les couleurs ont explosé, avec un ciel bleu profond et des reliefs tout blancs. Titinedottir n'était pas peu fière de nous conduire à travers les paysages magiques de son pays.

Le Vatnajökull est donc le plus grand glacier d'Europe (enfin paraît-il qu'une calotte glaciaire russe serait plus imposante, mais peut-on inclure la Russie dans l'Europe ? là n'est pas le débat, Michel). D'une superficie de 8300km², il est à peine plus petit que la Corse, et représente 8% de la superficie de l'Islande ! Un joli monstre donc, dont l'on découvre la vue aérienne ci-contre. On remarque bien les nombreuses langues glaciaires dont certaines viennent titiller la mer, c'est le cas notamment de Breiðamerkurjökull, terminée par le Jökulsárlón qui embarque lentement les blocs de glace vers l'océan.

En 2008, le gouvernement a créé le parc national du Vatnajökull afin de préserver les richesses naturelles du glacier et surtout, de protéger cette écosystème fragile, potentiellement en danger face à l'évolution de la fréquentation touristique.

On voit sur la carte à droite la géographie et le relief des environs de Skaftafell, avec une succession de langues glaciaires séparées par des pitons rocheux qui font le bonheur des randonneurs en quête de panoramas spectaculaires. J'ai testé l'une des ces randonnées lors de mon voyage en 2014, probablement l'une des plus belles du pays: Kristinartindar, qui embarque le visiteur sur la crête que l'on voit au milieu de la "langue rocheuse" de Skaftafellsheidi (visible en cliquant sur le zoom). Simplement splendide, et j'ai hâte de la redécouvrir, quand l'été se pointera.

Svinafellsjökull et ses arêtes glaciaires translucides
Svinafellsjökull et ses arêtes glaciaires translucides

Aujourd'hui, la quasi totalité des randonnées au départ de Skaftafell ne sont pas praticables sans crampons. Seule la petite balade toute plate qui mène au pied de l'imposant Skaftafellsjökull reste accessible. Mais je reviendrai très bientôt, mieux chaussé de clous, pour effectuer une rando plus coriace, car le jeu en vaut la chandelle ! 

Bon en même temps ce n'est pas vilain non plus...


Entre Vik et Seljalandsfoss

Toute la partie de la côte sud entre ces deux points est truffée de sites naturels d'intérêt. Je ne vous les présente plus, on les a déjà vus et revus, mais encore une fois, sous ce ciel bleu, c'est plus la même limonade. Petit résumé en photos

Petite vidéo du week-end "sud bleu ciel" pour terminer