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Randonnées et soleil de minuit à l'horizon

Minuit. Je sors de chez moi et traverse la rue calme et déserte. Je prends le petit raccourci qui file à travers les maisons basses, longe un jardin d'enfants et tombe nez à nez avec la mer, avec l'océan, immuable. Le littoral est ici bordé d'un petit sentier ponctué de hamacs, de vieilles barques en bois abandonnées, de cages de football en décrépitude. Minuit, et pourtant, le ciel est bleu, les quelques voiles nuageux ne trompent pas: il fait jour. Et la lumière ne nous quitte plus, sauf quand le soleil est caché par cette vilaine couche nuageuse qui fut omniprésente cet hiver, mais qui commence à nous donner un peu de répit. Quelle étrange sensation de ne plus connaître l'obscurité naturelle. D'ouvrir les yeux à 2h du matin en cherchant la pénombre et de ne trouver que la lumière, d'entendre les oiseaux chanter au milieu de la nuit. Eux aussi doivent être déboussolés ! La vitamine D arrive en abondance, le corps se régénère, mais peine parfois à s'adapter et à comprendre ce qui lui arrive, après de longs mois noirs et froids. 

Avec cette nouvelle saison, les piscines se remplissent de visiteurs et la moindre parcelle d'herbe accueille les nouvelles sternes saisonnières. Les joggeurs se croisent le long du rivage et les sports d'extérieurs reprennent leurs clameurs. Une nouvelle vie démarre, et la ville se transforme au rythme d'une floraison inespérée. Les fins de journée prennent des allures de journée entière et dès la sortie du travail on commence une randonnée, on se retrouve autour du lac pour un barbecue, on sort les jeux de quille et les bières fraîches (quoique celles-ci n'aient jamais vraiment été laissées au placard).

 

Alors profitons de ces moments ensoleillés pour redécouvrir l'Islande...sous un autre jour.


La péninsule de Seltjarnarnes constitue la balade idéale en sortant du travail.
La péninsule de Seltjarnarnes constitue la balade idéale en sortant du travail.
Phare de Gardur, veillé par le Snaefellsjökull
Phare de Gardur, veillé par le Snaefellsjökull
Eau siliceuse du Blue Lagoon
Eau siliceuse du Blue Lagoon

J'ai le plaisir d'enchaîner les visites d'amis et de famille, curieux de découvrir à quoi ressemble un pays qui ne dort pas, ou alors en plein jour, un pays où l'on part observer les baleines avant de se baigner dans une source chaude naturelle, où l'urbanisme est encore bien petit face aux forces de la nature et ses dérivés. Alors nous partons ensemble sur les routes volcaniques, sur les chemins de terre et de souffre, les lacs de cratères et les mers houleuses.

S'il est bien une randonnée populaire possible après une journée de travail en été depuis Reykjavik, c'est bien celle de Reykjadalur, "la vallée des fumées". Elle conduit à travers une vallée aux teintes ocres terminée par une rivière qui rassemble deux courants venus de l'amont, l'un froid et l'autre chaud. A la rencontre de ceux-ci, la baignade est bien agréable après une petite heure de marche.

Un monde de cascades


Þórsmörk, dieu de la randonnée

Ca y est, l'été est arrivé, et les pistes des hautes terres s'ouvrent peu à peu aux 4x4. Alors sans attendre plus longtemps, on se rend à Þórsmörk, l'un des hauts lieu de randonnée, situé au nord de l'Eyjafjallajökull. Pour s'y rendre, seule solution: le bus 4x4, monté sur des roues de superjeep permettant de traverser les rivières.

On campe là bas, au pied de la montagne; nous sommes seuls sur les sentiers de randonnée, et la météo nous offre son beau ciel bleu, qui n'était pas garanti tant ce microclimat est aléatoire. Les nuages ont fait leur apparition en toute fin de soirée, couvrant en partie le ciel qui ne quittait plus son bleu éternel

Ce hot pot en revenant de rando, accompagné d'une bière fraîche, n'était pas désagréable
Ce hot pot en revenant de rando, accompagné d'une bière fraîche, n'était pas désagréable

Vestmann, dieu du vent

Nous sommes venus, nous avons vu, et nous sommes repartus ! un temps magnifique nous a accueillis sur les îles, mais n'a pas voulu nous escorter bien longtemps. Juste le temps de grimper en haut de l'Eldfell, ce volcan qui surplombe la ville, et déjà un épais brouillard accompagné de fine pluie venait nous couvrir tout le panorama. En Islande, c'est le jeu, ma pauvre Lucette ! Mais qu'à cela ne tienne, nous pataugeons avec les sternes et défilons sur les sentiers au milieu des chevaux aux crinières "fashion". 

J'aime les îles car elles sont vraiment à taille humaine. On peut, d'un seul regard, embrasser l'ensemble de leur superficie, et parcourir la plus grande en une journée de marche. Au milieu des champs de lupin, des pierres noires couvertes de mousse et des champs remplis de moutons, on se régale, et encore une fois, on est SEULS AU MONDE !

L'été amène également la floraison des lupins, qui poussent partout dans le pays