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Sur la piste de Kjölur

Les pistes des hautes terres sont enfin ouvertes depuis les derniers jours de juin, pour une période d'environ 2 mois, avant que la neige ne revienne les barrer. Ces pistes traversent les déserts intérieurs de l'Islande, se faufilant à travers les glaciers et les reliefs aux couleurs étonnantes. Mais depuis la piste, le décor est presque lunaire. La piste 35, appelée piste de Kjölur, interdite aux véhicules de location non 4x4, se profile comme un serpent au milieu des cailloux. Elle est probablement LA piste la plus empruntée, mais ici, la notion de tourisme de masse n'affole pas non plus les statistiques. Pour preuve, nous avons conduit plusieurs heures et avons croisé 4 ou 5 voitures tout au plus. On reste dans le correct !

Le temps d'un week-end, je quitte Reykjavik avec deux collègues pour me plonger dans ces paysages aboslument incroyables, particulièrement lorsqu'ils sont accompagnés d'une belle lumière, les couleurs resortent d'autant mieux. Sur cette piste, deux sites principaux à ne pas manquer: Kerlingarfjöll, l'un des paradis de la randonnée, que l'on peut comparer à Landmannalaugar pour ses massifs de rhyolite et ses couleurs aux teintes orangées incroyables. Et Hveravellir, pour sa zone géothermique teintée de sources turquoises, de marmites de boue bouillonnante et d'autres cursiosités que les forces terrestres mettent en avant.


Hveravellir

Refuge et hot pot naturel
Refuge et hot pot naturel

Hveravellir n'est pas le site le plus fou pour faire de la randonnée. Outre sa zone géothermique impressionnante et son hot pot bienvenu au milieu de ce désert d'aridité (bien souvent arrosé par le ciel tout de même), les environs sont plutôt plats et austères, et les amoureux de reliefs, à moins de pousser la randonnée très loin derrière les champs de lave, se dirigeront plus vers Kerlingarfjöll.


Kerlingarfjöll

Ici la randonnée a plus de sens. Les sentiers se perdent dans ce dédale de fumées, de sources bouillonnantes, de ronronnements et de vibrations terrestres. Plus loin, ils rejoignent les sommets encore enneigés, ou longent la rivière pour retourner vers le refuge.

Dans les hautes terres islandaises, les refuges sont les seuls bastions contre les dérives climatiques. S'y retrouvent les échoués, trempés dans leurs amples pantalons de pluie. Une ambiance d'auberge de jeunesse se dégage de la cuisine où marmites et woks se relaient pour réchauffer les corps. Et quand le temps se dégage, c'est la ruée vers l'or. Les plans de rando se replient, les derniers conseils d'itinéraire sont donnés, les sourires s'échangent, au plaisir de se retrouver sur une prochaine étape, et le campement se vide.


Geysir

Le site de Geysir a beau être l'un des plus visités du pays, il n'empêche qu'il me fait toujours plaisir de m'y arrêter lors d'une belle lumière. Et puis, trève de snobisme, ce n'est pas tous les 4 matins que l'on peut assister à l'éruption d'un geyser. Alors, quand la foule n'est pas au rdv, je me faufile le long des cordons qui encerclent "Strokkur" et je patiente les quelques minutes qui espacent chacun de ses jaillissements.