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Les fjords de l'ouest explosent au soleil

Au beau milieu de l'été, j'enchaîne les visites d'amis et c'est au tour de Xavier de venir me voir depuis sa pas-si-lointaine région du Québec. Est-ce lui qui, de son accent chantant, aura apporté le soleil à nos prochains jours de pérégrination ? pas sûr, car il a fallu changer notre fusil d'épaule après avoir suivi notre plan initial en nous dirigeant vers la région de Myvatn, plongée sous une pluie incessante dont le répit n'était pas prévu au programme des jours suivants. Et comme nous n'avions que 5 jours de voyage ensemble, nous avons décidé d'aller là où le soleil irait: dans les fjords du Nord-Ouest. Ca tombe bien, c'était notre second choix de visite. Ni une ni deux, au bout de 24h, nous faisons machine arrière. Retour en images sur ces premières heures qui nous ont tout de même conduits vers les baleines d'Husavik et les puissantes chutes de Dettifoss.

La croisière a été fructueuse: de nombreuses baleines à bosse sont arrivées dans la baie il y a deux jours à peine, et nous ont offert un beau spectacle: de la plongée sous le bateau au claquement de nageoire caudale, en passant par quelques acrobaties aériennes et une séance de nourrissage, nous avons tout eu...


Pour se rendre dans les fjords, nous crochetons la route n°1 en faisant le détour par la péninsule de Trollaskagi, au nord-ouest d'Akureyri, coincée entre les fjords Eyjafjördur et Skagafjördur. Paysages pastoraux, ruraux, ponctués de villages de pêcheurs ou de simples fermes dont seuls les moutons et les sternes semblent être les occupants. 

Siglufjordur, village de bout du monde aux maisonnettes perchées en surplomb du fjord

Piscine d'Hofsos: un bijou

Eglise de Blonduos : une pièce d'art contemporain au service de la religion

Et quelques paysages verdoyants avant d'atteindre les fjords...


Les fjords de l'Ouest forment cette sorte de tête de canard détachée du reste de l'Islande, dans le nord-ouest. Souvent décrite comme étant la région la plus "sauvage" ou du moins la moins fréquentée du pays, on la visite en été majoritairement, lorsque les routes sont accessibles du nord au sud, lorsque les macareux débarquent sur les falaises de Latrabjarg, lorsque le climat permet les sorties en kayak et que les plages de sable doré contrastent le plus avec les eaux bleutées de l'océan.

Pour prendre le temps de visiter la région, il faut compter 5 jours, et en rajouter de 1 à 3 pour aller randonner dans les Strandir, zone totalement sauvage et accessible uniquement par bateau, tout au nord des fjords.

En ce qui nous concerne, nous n'aurons que 3 jours et, par conséquent, ciblons la partie sud afin de rejoindre plus rapidement Reykjavik au retour, et profiter pleinement des falaises et plages qui ponctuent cette côte creusée par de nombreux fjords.

Latrabjarg

Un certain air de bout du monde pour cette pointe sud-ouest de la région des Westfjords, occupée par un phare et d'impressionnantes falaises peuplées de macareux en saison estivale. Comme partout, la météo est très influente sur la beauté des lieux, en termes de couleurs et de contrastes. Mais, en cas de tempête ou de brouillard, le site peut se parer de mystère et le spectacle peut s'avérer grandiose -mais dangereux. En effet, le vent n'a que faire des intrépides s'approchant trop près du vide pour réussir à photographier le macareux sur sa touffe d'herbe devant son terrier. Il faut dire qu'ici, ils ne sont particulièrement pas farouches et se laissent approcher de très près sans broncher...

Le sentier qui longe les falaises est impressionnant, donnant une vue plongeante sur cette mer au bleu profond se perdant à l'infini vers l'horizon qui finit par se confondre avec le ciel.


Si la côte sud de l'Islande est essentiellement occupée par des volcans et des glaciers, et que les plages y sont de sable noir, il en est autrement des paysages balnéraires de cette région des westfjords qui n'a aucune activité volcanique. Ici, le sable est blond. Doré même, lorsque le soleil se baigne. Orangé, aussi, lorsqu'il termine sa journée. A chaque virage s'enroulant autour d'une pointe rocheuse, on découvre une nouvelle baie, une petite crique ou une plage de galets balayée par une eau cristalline qui n'a rien à envier aux destinations méditerranéennes.

Patreksfjördur


Après trois jours de grand soleil, de camping, de kilomètres parcourus en s'enfoncant dans les fjords et longeant ces plages incroyables, nous quittons la région par le ferry de Brjánslækur qui nous évite de faire la route retour en nous consuisant directement sur la péninsule de Snæfellsnes. Puis, retour à Reykjavik à travers d'autres paysages tout aussi fascinants...