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Afrique du Sud, Kruger - 4/4

Jour 1 - Kruger Nord (Pafuri-Punda Maria)

Nous voici donc de retour à Kruger, 1 an tout juste depuis notre dernière visite. Avec la volonté de terminer notre voyage en beauté: et comme la température continue de grimper et atteint ces jours-ci les 45°, il est plus important que jamais de viser les horaires les plus matinaux pour dénicher les prédateurs. 

Mais pour l'heure, nous arrivons par l'entrée de Pafuri, la plus au nord du parc. Notre première nuitée est réservée au camp de Punda Maria. Entre les deux, des forêts de mopanes à n'en plus finir, ce qui rend les observations bien compliquées. En revanche, après avoir déposé nos affaires dans notre petit bungalow, nous filons un peu plus au sud afin de profiter de grandes plaines plus ouvertes. Et là...

Juste au bord de la route, à l'ombre d'un petit arbuste, se repose un vieux lion au visage bien scarifié. Seule voiture à profiter du spectacle, il nous accordera quelques regards curieux magnifiques.

Après quelques jolies minutes offertes par notre nouvel ami, nous poursuivons notre route. Mais l'heure tourne et l'horaire de fermeture des camps est strict: nous devons rapidement faire demi-tour. Et quel ne fût pas notre étonnement en retrouvant le vieux lion de l'autre côté de la route, cette fois-ci en pleine action: il s'en va chercher une carcasse de jeune buffle au dessus de laquelle tournoie une nuée de mouches, la prend dans sa gueule pour la rapporter là où il était allongé un peu plus tôt. Je peux vous dire que cette scène, juste devant nos yeux et sans la moindre présence autour, avait des airs irréels...

Pour clôturer cette première demi-journée, une photo que j'aime beaucoup: voyez comme ce vautour posé sur sa branche fait corps avec celle-ci.


Jour 2 - Zone centre, Letaba/Olifants

Il est des malédictions qui ne trompent pas. Celle de la hyène allaitante en est une. Si vous croisez un jour, dans le parc Kruger ou au coin de la rue, une hyène avec ses petiots, ET que celle-ci est en train d'offrir son lait, il est à parier que d'ici la fin de journée, vous ne rencontrerez plus la moindre bestiole dans les plaines du parc, ou dans les allées pavées du vieux Paris. Essayez, vous verrez !

En tout cas, nous l'avons testée par deux fois, et le verdict est tombé à chaque fois. Mais au moins, nous profitons de cette scène, tout de même jolie, avec ces petites faces juvéniles et ces coussinets sous les pattes à rendre jaloux les chihuahuas d'Hollywood. 

Et donc, suite à cette rencontre fortuite et mal tombée, nous passerons le restant de notre journée de safari à espérer. 

Quelques rencontres tout de même...


Rollier à longs brins
Rollier à longs brins
Martin-chasseur du Sénégal
Martin-chasseur du Sénégal

Merci à ces derniers de nous avoir épargnés d'une journée de pleine disette. 

Ce soir, au moment du dîner que nous prenions au restaurant du campement, installé sous une grande toile de tente ouverte sur une terrasse, une tempête s'est levée, déchaînée, obligeant le staff à rapatrier les clients de la terrasse à l'intérieur, et à fermer toutes les toiles qui commençaient à s'affoler. Pourtant, notre safari de nuit a été maintenu. Le sable virevoltait autour de la jeep, nous ne voyions plus que lui dans le faisceau de nos torches. Et lorsque le vent fît une trêve, les animaux aussi. Nous avons dû croiser quelques impalas, deux ou trois éléphants, et basta. On espère que la nuit leur portera conseil, et que ce conseil les ramènera plus proches des pistes...


Journée 3 - Zone sud, Satara/lower Sabie/Skukuza

Ce matin, il fait froid. Les 40-45° des derniers jours laissent place à un petit 12°, qui n'augmentera que légèrement durant cette journée. Et même une pluie fine s'invitera sur le parc, nettoyant l'atmosphère d'une sécheresse dont les animaux sont les premiers touchés. La végétation est humide, le ciel est gris, l'air est frais. Un mal pour un bien ? Je dirais même un bien pour un bien. Car nous même sommes heureux de retrouver une température plus clémente, de ne pas avoir à faire monter la clim dans le 4x4. Et surtout, les animaux ont retrouvé eux aussi un climat doux, leur permettant de sortir de l'ombre même aux heures de pleine journée. Alors aujourd'hui, un safari d'exception nous attend...pourtant, on a eu peur, très peur même. Car notre première observation fût celle-ci:

Une jeune hyène se baladait sur le bord de route, avant de se coucher dans l'herbe humide. Nous scrutions autour d'elle, de crainte de retomber sur une mère allaitante qui aurait sans doute mis fin à nos espoirs de journée prolifique en termes de rencontres animalières. Bien heureusement, cette jolie jeune hyène est restée seule. Il faut dire que nous avons vite poursuivi notre chemin par pure superstition. Et cela a porté ses fruits...

Nous avons vu et entendu dire que plusieurs lions ont été aperçus non loin du camp de Satara. Alors nous mettons le cap vers là bas, et tombons rapidement sur 3 lions couchés dans l'herbe. L'un était plus visible que les autres, et arborait fièrement sa belle crinière de roi de la savane. Fallait-il attendre patiemment qu'ils se bougent et se mettent en action ? c'est ce que nous avons fait un certain temps, puis notre conscience nous a dit de poursuivre notre route.

Aigle pêcheur africain
Aigle pêcheur africain
Rollier à longs brins
Rollier à longs brins

Déjà, nous avions dépassé à ce moment notre lot de rencontres de toute la journée d'hier. Nous sentions qu'il y avait un vrai coup à jouer aujourd'hui, car les troupeaux étaient plus nombreux. Qu'ils soient zébrés ou cornés, ils étaient de nouveau parmi nous. Même les girafes accroupies annonçaient une journée différente des autres.

Une voiture nous croise, baisse sa vitre, et nous conseille de tourner à gauche à la prochaine intersection...

 

En effet, ça sent bon par ici...

Et malgré la file de voitures venues assister à la renaissance de la faune, nous arrivons à nous faufiler pour arriver aux premières loges, et découvrir qu'il y avait un autre butin à observer...

Avec cette herbe humide ressort un vert pomme éclatant, se mariant bien avec le pelage des lions.Nous resterons admirer ces beautés de la nature pendant un bon bout de temps, jusqu'à ce que la tribu s'en aille chercher un peu plus d'intimité à l'écart des mouvements de circulation.

 

Nous avons pas mal de route à faire pour regagner notre campement (Pretoriuskop) et décidons donc de mettre les voiles. D'autant que nous sommes loin de nous douter de ce qui nous attend encore...

 

À commencer par cette série d'images assez insolites d'une girafe couchée.

...puis une joute impressionnante entre deux éléphants

Juste le temps de nous laisser nous remettre de nos émotions autour d'un repas à Satara, que le spectacle redémarre de plus belle. Cette fois-ci, nouveauté ! le léopard entre en scène...

Comme à son habitude, il restera discret et éloigné de la route tant qu'il peut. 

Il rôdait autour d'une hyène qui se nourrissait d'une carcasse. Étonnamment, il ne s'est pas montré plus agressif que le charognard et attendait son tour en se planquant dans les hautes herbes. Finalement, il est parti. Et nous aussi...

Bon, ce qui va suivre est probablement la scène la plus incroyable de tous mes safaris, et pourtant, c'est celle que j'ai le plus "raté" en termes photo... je ne sais pas pourquoi, l'émotion sans doute. Bref, nous circulions tranquillement sur une petite piste partant de la route principale vers un point d'eau, quand une voiture nous arrêta, vitre baissée, pour nous informer qu'une meute de 28 lycaons était en pleine chasse un peu plus bas sur la route bitumée, et que nous ne pouvions pas les rater, car ils allaient et venaient des deux côtés de la route, préparant probablement une attaque. Ce n'est que plus tard que nous réalisâmes l'étrangeté de cette annonce: mais que faisaient ces visiteurs ici, s'ils savaient qu'une scène de chasse incroyable était sur le point de démarrer à quelques kilomètres de là ? le mystère reste entier à ce jour...

Toujours est-il qu'en un coup d'accélérateur, nous nous retrouvâmes entourés de ces chiens sauvages, convoitant un troupeau de zèbres...les images suivantes seront donc là pour vous raconter l'action, plus que pour paraître dans le prochain numéro de National Geographic...

La petite trentaine de canidés était en effet totalement en action, et le chef de meute dirigeait ses soldats vers un gros butin: un troupeau de zèbres. Mais bien organisé, ce dernier ne se laissa pas maîtriser: les rayés se sont tous regroupés pour former un groupe compact, et les plus costauds répondaient aux attaques des aboiements en se cabrant et en montrant leurs gencives proéminentes. 

Ça grouillait de partout, la route faisait partie de leur territoire de chasse, et les quelques voitures n'étaient en aucun cas sujet à dérangement. Du coup, nous étions au coeur de l'action, et les aboiements répondant aux hennissements nous plongeaient dans ce que la savane a de plus sauvage.

Mais il était temps d'y aller, car toutes ces scènes incroyables, bien qu'étant le but unique de notre journée, nous ralentissaient sacrément et il fallait s'employer à des calculs fastidieux pour rouler à la vitesse qui nous permettrait d'arriver juste à l'heure avant la fermeture du camp. Mais voilà qu'un autre félin voulût déjouer nos plans...

Une lionne, probablement enceinte, suivait ses copines à la chasse. Mais ces dernières s'enfoncèrent dans le bush, tandis que celle-ci nous offrait une pose appréciable...

Nous sommes à la période des naissances, et les impalas nous le montrent quotidiennement: nous observons de très nombreux nouveaux-nés, tenant à peine sur leurs pattes squelettiques, et suivant à la trace les pas de leurs mères. Pour cette espèces, comme pour toutes les antilopes, les dangers sont omniprésents, et les chances de survie d'un petit sont minces. Les mères choisissent en général un endroit à l'abris pour mettre bas, cachées entre des arbustes ou protégées par un troupeau.

Mais aujourd'hui, nous avons eu la chance d'assister à une mise-bas sous nos yeux, près du bord de la route...

La pauvre biche était en peine. Tantôt couchée, tantôt sur ses pattes, elle poussait tant bien que mal, mais le petit ne sortait pas à grande vitesse. Malheureusement, seul le temps nous a manqué pour pouvoir assister aux premiers instants du nouveau-né. Nous arriverons au camp minutés comme une horloge suisse.


Jour 4 - Zone sud et centre, Lower Sabie/Orpen

Après la journée extraordinaire que nous avons passée hier, nous nous levons aujourd'hui plein d'excitation à l'idée de poursuivre nos observations. Une petite pluie tombe sur le parc, et la température stagne autour de 15-20°. Autant dire que cela nous convient bien, et cela avait aussi l'air de convenir à la faune d'hier. Tout annonce donc une journée palpitante. Malheureusement, nous serons bien vite coupés dans notre élan d'excitation, lorsque nous tombons sur...

noooooooonnnn ! une hyène allaitante ! la malédiction semble à nouveau s'abattre sur nous ! et tel fût réellement le cas. Voici les seules observations du restant de la journée...

Une famille d'éléphants, pas au courant que les routes sont construites pour la circulation des 4 roues, et non des 4 pattes !

... et des phacochères, en train de rêver au soleil du Sahara, et pétris par un froid polaire.

Et voilà ! bon allez, on ne va se plaindre vu la journée de dingue qu'on a eue hier. Mais pour l'heure, fini Kruger ! Nous nous rendons à notre dernier hébergement, un lodge situé vers Hoespruit. Dès le soir même, notre envie de ne pas rester sur notre faim nous conduit à programmer un réveil très matinal. Oui, demain, nous avons notre vol retour, mais il est très tard...et nous sommes tout près de Kruger...alors qu'à cela ne tienne, nous y retournerons !


Jour 5 - Zone sud, Lower Sabie/Crocodile Bridge

Allez, pour cette ultime journée de safari, nous croisons les doigts pour ne pas être frappés par la malédiction dont je n'ose plus dire le nom. Mais il n'en sera rien. Et, du coup, nous aurons droit à de belles observations qui récompenseront nos derniers efforts matinaux.

S'ensuit une scène aussi odorante que visuellement peu appétissante: dans une cacophonie de battements d'ailes, de cris peu symphoniques, d'os rompus et déchiquetés, une bande de vautours se délectent d'une pauvre petite impala, enfin, de ce qu'il en reste...ici, c'est la loi de la jungle: c'est le plus imposant qui dicte ses lois.

Vautour du cap
Vautour du cap

Vautour charognard, ou à capuchon
Vautour charognard, ou à capuchon

D'autres espèces d'oiseaux sont au menu pour notre safari du jour

Et bien en voilà une belle diversité d'animaux ! et cette année aura été l'année des bébés, des lions et des hyènes.Nous voici arrivés vers la porte de Crocodile Bridge, par laquelle nous sortirons définitivement en mettant un terme à ces 3 semaines de safari.

Mais tout de même, ce nom de porte serait mal placé sans la présence de ces monstrueux lézards préhistoriques !

 

Et juste avant de passer la porte, une dernière belle observation nous attend...

D'abord quelques lionnes au repos...

puis un jeune lion à la crinière encore peu touffue...


Sur cette dernière belle rencontre se termine notre périple, après plus de 6000km à travers le nord du pays. De nouvelles trouvailles, de magnifiques observations et toujours le roots du safari, qui va nous manquer. J'espère que ces derniers articles vous ont plu. N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à me contacter si vous avez des questions, des projets...