Bon, autant l'annoncer de suite, le Canada, c'est mon chouchou. Mon coup de coeur, depuis mon premier voyage en 2005. Depuis, j'y ai accordé une dizaine de visites, du Yukon au Nouveau Brunswick en passant par les Rocheuses, la Baie d'Hudson, l'Ontario et bien sûr, le Québec. Mon Québec.

 

Dans l'Ouest, les Rocheuses jettent leur puissance. Massives et sorties de nulle part, elles apparaissent soudainement au dessus des plaines du Saskatchewan et de l'Alberta, prônant leurs sommets enneigés et leurs arêtes effilées. Plongeant du nord de la Colombie-Britannique au sud des États-Unis, elles arborent côté canadien une myriade de petits lacs glaciaires aux couleurs étincelantes d'émeraude et de turquoise, défilant dans une vallée des merveilles que la Promenade des Glaciers ne cesse de suivre entre Jasper et Banff.

En tant que passionné d'animaux, évidemment, le Canada "envoie du lourd". C'est un peu le safari Nord-Américain. Des baleines aux ours, déjà. Orques, bélugas, baleine bleue, baleine à bosse, rorqual commun, petit rorqual, marsouin, dauphin... tous s'observent assez facilement, si l'on sait choisir son endroit. Et les ours? ben on a la trilogie des espèces, l'éventail des couleurs: ours blancs dans le nord du Manitoba, ours noirs un peu partout et ours bruns dans l'ouest, pour résumer. Sans oublier les élans (ou orignaux), caribous, castors et autres ratons laveurs qui ne forment qu'une liste très écourtée de toutes les espèces qui ont élu domicile dans ce pays qui ne cessera d'être ma source d'inspiration première, tant dans ma vie personnelle que professionnelle.

 

C'est alors que, lentement, le rabaska dérivait vers le centre de la rivière Mistassinni qui s'engouffrait à travers les forêts denses d'érables, de pins et de boulots. L'odeur de l'écorce de pin se mêlait à celle des feuilles mouillées qui terminaient leur danse au fond de notre embarcation. Le silence des forêts à la tombée du jour était saisissant. Nous approchions la rive occupée par un amas de branches lorsqu'un museau sortit des feuillages qui recouvraient un petit tas de bois disposé à la manière d'un tipi. Monsieur castor entreprenait sa virée nocturne en se glissant délicatement dans l'eau avant de passer tout près de notre canoë qui lui laissa le champs libre pour sa baignade. Sous les chuchotements d'une faible brise se leva soudainement les hurlements d'une meute de loups, visiblement tout proche de la rivière. Rien ne pouvait alors rompre l'harmonie entre cette nature expressive et nos coeurs battants à tout rompre.