Tanzanie

Mon premier safari africain. Evidemment, pour un mordu d'animaux, ça a une saveur particulière. 

Pour une première expérience dans les savanes africaines, c'était difficile de faire beaucoup mieux: un circuit privatif dans le pays qui compte les parcs les plus densément peuplés d'animaux. Accompagné de mère et soeur, je filai découvrir ces espaces sauvages avec un coeur d'éléphant battant au rythme des grandes migrations.

Freddy, notre guide tanzanien, nous attendait à l'aéroport, avec les dents plus blanches qu'un mouton irlandais et un sourire d'ange. Nous étions partis pour 8 jours magiques entre forêts, savanes, plaines, lacs, cratères et autres, à l'ombre des acacias parasols et d'imposants baobabs. Nous roulions en jeep au toit semi-ouvert, facilitant l'observation lorsque nous étions obligés de rester dans la voiture, pour quelque raison de sécurité évidente. Dès le premier parc, Arusha il me semble, la densité animalière nous émerveilla. Un parc à la végétation étonnante, les lianes se balançant au rythme des sauts de colobes (ces singes noirs et blancs, cf photos), et les quelques points d'eau rassemblant d'impressionnantes colonies d'oiseaux ainsi que de grands groupes d'hippos et crocos. Vinrent ensuite les grandes plaines, foisonnantes de vie sauvage elles aussi, et abritant les plus beaux félins d'Afrique. Les premiers troupeaux de gnous, buffles et zèbres nous ont vite régalés, avant que les lions, guépards et léopards ne parfirent le tableau au milieu des hautes herbes jaunes et sèches.

Un tableau presque biblique, où seule la loi de la jungle comptait, mais dans une harmonie parfaite, où la mort n'est que signe de vie. Au milieu de tout ça, les quelques tribus Masaï tentent de maintenir leurs traditions ancestrales, mais l'arrivée du touriste blanc est souvent de mauvaise augure pour conserver ses valeurs.

 

C'est alors qu'un bruit extérieur à la tente nous réveilla en sursaut, suivi de ce qui pouvait ressembler à un long lapement. Il nous fallut quelques instants pour sortir de notre sommeil et comprendre ce qui se tramait. Une petite brise se glissait pendant ce temps à travers les mailles de la moustiquaire, seule matière à nous séparer de la savane ouverte tout autour de notre campement. Notre petite bassine en toile, qui nous servait à faire notre courte toilette du matin, venait d'être renversée, et l'animal coupable se délectait visiblement de son breuvage, tout contre la tente mais sur le côté, de manière à ce que la toile nous prive de découvrir de quel genre de bête il s'agissait. Il ne fallut que quelques secondes de plus pour nous apporter la réponse. A moitié assis sur notre duvet, accoudés sur nos bras tremblotants, les yeux fixés vers la moustiquaire, son grand visage apparut. Splendide, elle s'arrêta net à quelques centimètres de la toile, nous dévisageant de ses yeux jaunes, la langue humide pendante et la respiration haletante. Notre rythme cardiaque ne faisait plus qu'un avec les tambours Masaï. La lionne nous trouva, nous fixa, et s'en alla.