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Gorilles dans la brume: voyage en Ouganda 2/3

Nous poursuivons notre route défoncée pour atteindre le parc national de Queen Elizabeth, l'un des plus grands du pays, et aussi l'un de ceux qui hébergent la plus grande variété d'animaux de la savane. Attention tout de même ! pour les futurs visiteurs intéressés par l'Ouganda, le pays n'offre pas du tout les mêmes opportunités de safari que le Kenya, la Tanzanie, l'Afrique du Sud (Kruger), le Botswana ou même la Namibie (Etosha). Certes à Murchison nous avons vu beaucoup de buffles, antilopes, girafes et éléphants, mais c'était à peu près tout. À Queen Elizabeth, les zèbres, rhinos, girafes et guépards manquent totalement à l'appel, et les félins sont rares. Mais les paysages sont beaux !


Parc de Queen Elizabeth

Notre hébergement domine superbement le parc, et la lumière de fin de journée embrase la savane

Les petits vervets sont les seuls à partager les bungalows avec nous. Ils se sentent plutôt à l'aise apparemment.

La fin de journée annonce, comme tous les jours en cette saison humide, l'arrivée d'une grosse pluie et d'orages. Un régal de lumières, encore.

Puis vint l'obscurité, et l'heure du safari de nuit.

Sous une pluie en fin de vie, notre van s'enfonce dans la savane du parc, torche allumée pour tenter de débusquer les animaux nocturnes. Nous allons tomber sur une scène magnifique, que je n'aurai pas eu le temps de prendre bien en photo, mais petit souvenir vidéo...

Les lionnes se regroupaient pour démarrer une partie de chasse. Elles étaient 5 avec leur 2 jeunes. Nous les avons suivies pendant quelques minutes avant de les laisser tranquilles. Dans le calme absolu de la savane, les voir avancer à pas feutrés avec leurs deux bébés minuscules était une chance magnifique et rare, d'après notre guide qui n'en avait jamais vu de nuit.

 

Plus loin, nous croiserons cette jolie hyène pour un face à face de plusieurs minutes, plein de curiosité et d'admiration.

Le parc est traversé par une route, elle même bordée par quelques habitations. La question se pose toujours: comment vivre avec les animaux sauvages qui évoluent autour ? notamment les éléphants, les lions ? pas de miracle: on se débrouille, et quand les pachydermes s'approchent un peu trop près en agitant leurs grandes oreilles, et bien on leur tourne le dos !  

Non, en réalité, il est rare que les animaux s'attaquent aux villages. Et quand un éléphant saccage des plantations ou des champs, les paysans obtiennent immédiatement un dédommagement pour replanter ce qui a été détruit. Cette source financière provient des droits d'entrée au parc que payent les visiteurs internationaux. 

Le safari matinal dans le parc aura été couronné d'un bel échec. Les animaux semblent avoir fuit, ou alors se cachent-ils tous à notre arrivée ? toujours est-il qu'à l'exception des antilopes, dont nous saluons le geste, la route n'aura dévoilé aucune belle surprise.

 

Heureusement, il y a toujours un arrêt de prévu, durant lequel notre guide nous sert un ananas bien frais. Et cette fois-ci, nous faisons la pause devant un beau lac peuplé -enfin- de quelques créatures, hippos en particulier.

Aigle pêcheur
Aigle pêcheur

L'après-midi, nous embarquons pour une croisière sur le canal séparant le lac George et le lac Edward (de l'autre côté de ce dernier, c'est le Congo). 

Un formidable eden de vie animale règne sur les rives. Nous approcherons de très, très près des dizaines d'hippos, buffles et éléphants venus s'abreuver dans le canal, et observerons des centaines d'oiseaux marins: guêpiers, martin-pêcheurs, aigles, vaneau, spatules, cormorans, pélicans... un régal de couleurs et de vie.

Les éléphants, nous les avons observés à 3m, après avoir calé l'avant du bateau sur la rive de terre. Ils étaient sur une petite butte de 2m de haut et nous regardaient donc en vue plongeante. Agitant leurs grandes oreilles pour nous avertir de ne pas nous approcher davantage, la scène était impressionnante.

Les hippos, le moins qu'on puisse dire c'est que nous les avons vus de près. Un peu trop même: nous avons navigué sur l'un d'eux ! le bateau a reçu une bonne secousse avant de voir émerger à son flan droit une grosse masse peu joviale... 

Les oiseaux, ah quels beaux oiseaux nous avons vu ce jour là... de toutes les couleurs, toutes les tailles, de l'adorable petit guêpier aux couleurs éclatantes, à l'infâme et pauvre marabout moqué de tous, en passant par les drôle de cormorans en proie au chauffage collectif et les majestueux aigles pêcheurs toujours à l'affût d'un passage de poissons. 

Mais n'oublions pas les autres, les buffles à moitié noyés avec leurs adorables veaux, les phacochères qui se prennent un coup de speed à l'arrivée d'un babouin, les cobes ruminant sans dérangement...

Pour terminer la visite du parc, nous roulons dans la région des cratères, sans doute la plus belle à mes yeux. Pas d'animaux, ou très peu, mais des paysages verdoyants nichés au fond des cratères.


J'ai testé la trottinette congolaise ! 

Vraiment identique, dans le concept, à la nôtre. Dans le choix du matériau, un peu moins. Assez casse-cou car totalement inclinée de manière à pouvoir poser le genou, position très inconfortable à mon goût. Et puis, les routes n'arrangent pas la fluidité des déplacements... mais ici, c'est un des moyens de transports les plus courus !


Nous quittons la région de la savane, en restant imprégnés de belles rencontres et de 1001 couleurs. Le parc n'a peut-être pas la plus grande densité animalière du pays, mais ces paysages de lacs, de savane et de cratères en font un petit eden pour les amoureux des grands espaces que nous sommes.

 

Prochaine aventure: les gorilles... c'est par là !