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Spitzberg, la découverte - 1/3

J'entreprends ce premier voyage au Spitzberg dans le cadre d'une formation de guide pour le compte de Grands Espaces, un spécialiste des croisières polaires et voyages d'exception vers les terres lointaines. C'est donc à bord d'un bateau, l'Ocean Nova, que je découvrirai cet archipel norvégien situé entre 78° et 83° nord. Autant dire, difficile d'aller beaucoup plus haut sans se pointer au pôle nord. Ici, on entre dans le royaume de l'ours polaire, des glaciers gigantesques, des icebergs donc, mais aussi d'une toundra vierge de toute traces humaines. Plus la navigation s'éloigne de Longyearbyen, la capitale, plus la magie d'une déconnection totale opère. C'est là qu'on se prend à rêver aux premières explorations...


Le bateau accueille aujourd'hui 66 passagers. Le rôle des guides est bien sûr d'assurer leur sécurité durant les sorties en zodiac et débarquements à terre (ou sur la banquise) mais aussi de les plonger dans l'univers de l'Arctique à travers des conférences, explications, commentaires et la transmission d'une conscience écologique indispensable à notre planète en général, mais particulièrement à cette région de haute latitude qui subit le réchauffement climatique de manière trois fois plus intense et rapide qu'ailleurs. D'ailleurs durant ce voyage, le thermomètre ne sera jamais descendu sous la barre de 0°. Pire, l'aiguille restera campée autour de 7-8°...

Au premier matin, après une nuit de navigation un peu tourmentée par le flot des vagues, une belle récompense nous attend sur le rivage, où s'est récemment échoué un cachalot...

Autant dire que le petit-déjeuner sera vite avalé, du moins pour l'équipe de guide: branle-bas de combat sur la passerelle, nous préparons les zodiacs pour emmener les passagers observer cette scène incroyable d'un peu plus près.

Et comme si la scène était trop fade, l'ours commence à grimper sur la baleine échouée...

... et galère un peu plus pour en descendre !

Petite série de portraits

Enfin, comme pour remercier d'avoir fait tant de chemin pour venir lui rendre visite, le plantigrade s'en va longer la plage pour rejoindre un petit groupe de phoques, son plat préféré... 

La chasse est lancée...

... mais sans succès. Notre ours grogne après ses proies échappées.

Il s'en remettra. La carcasse de cachalot est encore bien fraîche...


Nous poursuivons notre navigation vers le nord, afin d'aller chercher la banquise frôlant la côte nord de l'île.

Et au matin du 2ème jour, c'est un autre mammifère qui vient se présenter dans les flots du navire. Marin, celui-ci, avec un souffle puissant. Normal, il est l'animal le plus imposant sur terre... avec près de 30m de longueur, un poids avoisinant les 170 tonnes, une langue pesant un éléphant...bref, j'ai nommé la baleine bleue !


Le Spitzberg, c'est la glace. D'eau douce ou d'eau de mer. De glaciers ou de banquise. Elle nous entoure constamment, avec des formes et des couleurs variées. Notre premier front de glace est donc un moment intense.

Et de nouveau, sur la côte, nos jumelles repèrent du mouvement... deux jeunes ours et leur maman se régalent d'un reste de narval.


Notre navire met maintenant le cap vers la banquise, à proximité de Sept-îles. Demain matin, nous nous réveillerons dans un univers blanc sans autre horizon que celui du mélange ciel-glace. Pour vous y rendre, c'est par ici.