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Afrique du Sud, Province du Nord (Limpopo) - 3/4

Ahhh que cela faisait longtemps que nous n'avions pas traversé de paysages aussi verdoyants ! Le climat sec et chaud du Kalahari est derrière nous: bonjour le climat humide et bouillant ! Oui, nous pensions avoir avalé nos extrêmes de température avec une moyenne de 40° dans le parc du Kgalagadi, mais nous n'imaginions pas que le Limpopo n'en ferait qu'une bouchée et nous balancerait sans vergogne du 43-45° bien humide, histoire de faire tourner les tee-shirts !


Pilanesberg National Park

Contents aussi de retrouver les troupeaux d'éléphants furax à la vue du moindre 4x4. Oui, dans le Kgalagadi, pas d'éléphants, comme vous l'avez peut-être remarqué dans mon dernier article. Sauf si vous ne l'avez pas lu (dans ce cas rdv ici, et revenez après!). Pas de rhinos ni de buffles non plus là-bas, l'écosystème désertique se prêtant mal à leur présence (oui, il existe des cas à part: les éléphants occupent certains déserts, comme dans le nord de la Namibie). Alors en rentrant dans le parc du Pilanesberg, il a fallu très vite se réadapter à la présence des pachydermes. D'autant que dans ce parc, ils ont l'air plutôt cardiaques ! On a failli en faire les frais dès notre première rencontre. L'individu était sagement en train de déguster les délicieuses feuilles d'un arbre planté à une dizaine de mètres de la route; nous nous décidâmes donc à passer lentement, quand soudainement celui-ci a décidé d'interrompre son repas pour nous foncer dessus! Pauline filmait, Pauline a paniqué, la vidéo a coupé, mais la dernière image dans nos têtes est restée ! Sans un bon coup d'accélérateur-réflexe, je ne serais probablement pas en mesure d'utiliser mes mains pour écrire ces quelques lignes...

Il faut bien avouer que ces hautes herbes sont traitres et cacheraient presque un A380...

Formé par des éruptions volcaniques il y a fort fort longtemps (on parle de dizaines de millions d'années), ce parc situé à 3h de Johannesburg  offre de belles possibilités de safari, en zone malaria-free, ce qui peut rassurer les familles. Tout à côté, Sun City offre au tourisme de mass un resort extravagant où golf, shopping et piscines à remous feraient presque oublier aux sacs à mains et sacs de golf la présence des big five à quelques kilomètres.

Comme à Kruger, le Pilanesberg étale ses routes de bitumes et ses chemins de terre, afin qu'il y en ait pour tous les goûts.

Côté faune, on aura de belles observations, mais pour un rendu ne méritant pas de porter les images au panthéon de la photographie animalière. Je me contenterai donc d'un petit pêle-mêle, bien que nous garderons un super souvenir de ce parc qui mérite bien plus qu'un détour.

On quitte le parc sur cette lionne qui avait bien envie qu'un des zèbres vienne à elle, lui évitant trop de dépense d'énergie sous cette chaleur torride. Mais les noirs & blancs étaient bien trop vifs et conscients du danger...


Marakele National Park

Situé à 1h30 de route au nord du Pilanesberg, après avoir traversé des villes minières (fer) aux structures métalliques impressionnantes, dont le rendement a permis la construction d'immenses shopping centers, le parc de Marakele apparaît comme un petit havre de paix et de préservation de la faune. Pas de big five ici, nous dit-on à l'arrivée. Mince, c'est le buffle qui leur manque ! 

Le parc semble déserté des visiteurs préférant se concentrer sur le Pilanesberg. Il faut dire qu'ici, les offres d'hébergement et de restauration ne sont pas nombreuses: 3 campements équipés de tentes safari, mais aucune boutique ni restaurant: il faut faire ses provisions dans le village d'à côté, Thabazimbi. Le parc est divisé en deux parties séparées par un portail: la première est fréquentée uniquement par les herbivores, tandis que notre camp se situe dans la partie big five. Et en effet, très vite on croise...

...un bon gros bicorne, longeant la route, seul espace un peu dégagé. Ce qui ne facilite pas l'observation de la faune !

Notre tente donne sur la rivière, surplombée par une montagne aux formes arrondies. Étonnamment, cette source d'eau n'aura pas attiré la moindre bête durant notre séjour, si ce n'est un aigle pêcheur africain.

En nous baladant dans le parc (en 4 roues bien sûr), nous croiserons quelques espèces. Surtout des zébrés en fait, quelques rhinocéros et oiseaux.

Le matin, nous sommes réveillés par les gesticulations des petits vervets, prenant notre toile de tente pour un trampoline à singes. Attendant bien sûr l'heure du petit-déjeuner, celle où l'on installe la table sur le perron de la tente face à la rivière: celle où l'on laisse donc sans surveillance les premières provisions pour aller chercher les suivantes. C'est cet instant là que ces petits chapardeurs choisissent pour passer à l'acte. Mais je les connais bien moi, à force de cohabiter avec eux. Je les guette et ils me guettent à leur tour. Cette fois, ils ne m'auront pas !

Tout en haut de la montagne, on peut observer -de loin- un rassemblement important de vautours du Cap. On peut aussi quitter sa voiture et faire une petite balade pour observer le panorama. Attention, le "sentier" est pas bien balisé. Pas de risque de se perdre, à moins de vouloir se jeter dans le vide, mais de se tordre une cheville, ça oui! On marche dans la rocaille.

 

Au retour, on croise nos derniers zèbres, seule espèce à nous avoir fait honneur par leur présence nombreuse.


Région du Waterberg

Nous faisons une petite pause de deux nuits dans cette région, ou plus précisément dans un lodge de la région, tellement paumé que nous n'en sortirons pas. En revanche, après avoir parcouru des milliers de kilomètres, ça fait du bien de se reposer/poser au milieu de la brousse, avec un peu de confort. Un peu ? c'est une litote, car le lodge que nous avons dépasse nos attentes

Oui, j'ai bien dit paumé !

Villa avec piscine privative, feu de bois pour le soir, transats et vue...vers un horizon lointain ! le tout pour 80€/nuit ! Vive l'Afrique du Sud :-)

Oui, on était bien !

En termes d'animaux, le lodge est installé dans une réserve qui compte pas mal de nyalas, qui viendront régulièrement nous rendre visite jusque devant notre piscine, quelques girafes, élands, zèbres...

La nuit, ce toit de chaume est une véritable ruche à araignées. Une chauve-souris s'introduira en douce dans notre demeure...heureusement, les scorpions se sont bien tenus.


Mapungubwe National Park

Dernière visite d'un parc que nous ne connaissons pas: destination le nord du Limpopo, à la frontière avec le Botswana et le Zimbabwe: le parc de Mapungubwe, qui exhibe des vestiges du temps des bushmen, notamment à travers des peintures rupestres et des grottes. En dehors de son intérêt historique, le parc s'assied dans un cadre splendide de roches rouges conjugué à une bone dose de verdure drainée par les rivières Limpopo et Shashe.

Ici vivent donc à profusion moultes herbivores, et quelques espèces de prédateurs (lions, guépards, léopards, hyènes). Cependant, ces derniers sont plutôt rares.  

Dès notre entrée dans le parc, par une belle lumière de fin de journée, nous tentons une première approche de la faune en nous enfonçant sur une piste de 4x4 menant à un point d'eau. Quelle ne fut pas notre surprise -et notre coup de flip- en découvrant le troupeau d'éléphants qui nous y attendait...

Et bien sûr, qui dit bébé dit maman protectrice, donc dit aussi maman possiblement furax face à un corps étranger...

Heureusement pour nous, la matriarche ne s'est pas énervée outre mesure face à notre apparition surprise, et a rejoint le troupeau qui s'en est allé, laissant le point d'eau aux ongulés zébrés et aux piafs aquatiques...

Guêpier d'europe
Guêpier d'europe

En termes de volatiles, on va en croiser un juste après ce passage au point d'eau, légèrement plus gros et effrayant dans son expression de carnivore

Aigle martial
Aigle martial

Joli panorama sous une lumière puissante de fin d'après-midi. Au premier plan, une tribu d'impalas. Au milieu vers la gauche, quelques zèbres et en arrière plan, la famille d'éléphants qui nous avait causé quelques sueurs froides vers le point d'eau.

Un modèle d'harmonie entre le végétal et le minéral
Un modèle d'harmonie entre le végétal et le minéral

Le soir, nous dormons au camp de Leokwe, un joli camp de huttes à l'ancienne, planté au milieu d'un environnement de rochers où réussissent à pousser miraculeusement quelques espèces végétales. Belle nuit étoilée au son des hyènes qui hurlent pas loin...

Au réveil, bien matinal comme il se doit, la lumière est encore plus éclaboussante. Notre camp se dévoile, nous qui ne l'avions vu éclairé hier qu'à la lumière de nos phares.

Ce qui est chouette dans ce parc, c'est qu'on ne peut pas dire qu'il y ait foule.Pourtant, les paysages sont sublimes, la faune est présente, les aménagements sont bons... on a même fait une  petite balade le long de ces passerelles en bois construites en élévation afin d'évoluer au milieu des arbres et d'avoir un panorama sur la rivière. Très beaux oiseaux observés là encore.

Panorama exceptionnel depuis le viewpoint principal du parc, l'aire de pique-nique.
Panorama exceptionnel depuis le viewpoint principal du parc, l'aire de pique-nique.

Et comme un dernier clin d'oeil avant notre départ, un troupeau d'éléphants -protégeant un petit en leur centre- se sont positionnés à l'ombre d'un gros baobab, sur le bord de la route. Face à la route. Donc passage impossible, vous vous doutez bien...


Voilà un bien beau périple qui touche bientôt à sa fin. Nous avons jusqu'à présent visité uniquement des lieux qui nous étaient inconnus, et avons fait de belles découvertes. De la discrète réserve naturelle de Witsand et ses dunes de sable rugissantes, à ce merveilleux parc de Mapungubwe où il fait bon ne pas énerver les pachydermes, en passant par l'extrême Kgalagadi et ses félins, le volcanique Pilanesberg ou encore le petit Marakele, le nord de l'Afrique du Sud n'a presque plus de secrets pour nous.

Mais il nous reste encore une étape, et pas des moindres. Nous nous la sommes gardée pour la fin, sûr de terminer par des observations incroyables. Kruger et ses plaines Serengetesques, ou ses forêts de Mopane. Nous y passerons 3 nuits + 1 dans un lodge en dehors. De quoi avoir le temps de titiller quelques félins... 

Allez venez, c'est par ici