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Le Kenya à la saison des pluies: parcs et réserves nationales hors-des-sentiers battus

Nous allons partir à la découverte de 3 parcs et réserves hors-des-sentiers battus :     Aberdare National Park, Samburu & Buffalo Springs National Reserves et Meru NP


Pour les voyageurs français, notamment, le Kenya est symbolisé par le Masaï Mara et le parc d'Amboseli, célèbre pour ses éléphants défilant dans les vastes plaines au pied du Kilimandjaro.

Pourtant, le Kenya regorge de parcs et réserves où abonde une faune diverse, endémique, au milieu de paysages vallonnés voire montagneux, couverts de buissons et de forêts. Allons faire un tour dans quelques un de ces parcs dits "du nord" en opposition aux parcs "du sud" (Masai Mara, Amboseli et Tsavo).


Aberdare National Park

Le parc national des Aberdare se situe entre Nairobi et le comté de Laikipia, en bordure de la route A2 qui grimpe vers Nanyuki et Isiolo. Il faut compter environ 3h30 pour rejoindre l'entrée Nord-Est, celle qui dessert le principal hébergement du parc, l'étonnant The Ark .

Assez rapidement après avoir quitté la capitale, l'environnement change de manière radicale, passant de paysages arides à une végétation de plus en plus dense, humide, entrecoupée de plantations de thé et café et de villages plantés sur une terre ocre. En saison des pluies, si la route principale reste praticable, certaines pistes secondaires sont à éviter. D'autant qu'à l'approche du parc des Aberdare, on gagne en altitude et on entre carrément dans une forêt dense. Sur le chemin pour rejoindre le lodge, on tombe parfois sur des créatures étranges... croyez-moi, j'étais bien, à l'intérieur du 4x4 !

Hylochère géant !
Hylochère géant !

THE ARK LODGE

The Ark lodge est un hébergement pas comme les autres, totalement inattendu. Après une vingtaine de minutes de route depuis l'entrée du parc, après avoir rencontré quelques unes de ces créatures peu avenantes et traversé des paysages densément boisés, nous voici arrivés devant cette structure en forme d'arche de Noé, tout en bois, faisant face à un grand point d'eau, comme une oasis au milieu de cette jungle.

L'hébergement est construit de manière à ce que l'observation animalière soit la principale activité, de jour comme de nuits: des passerelles en bois partent du bâtiment, et chaque étage possède sa plateforme extérieure donnant sur le point d'eau éclairé la nuit par de gros projecteurs.

Et si l'aspect extérieur du bâtiment est déjà surprenant, ce n'est rien à côté de ce que l'on découvre à l'intérieur: une sorte de chalet alpin, couvert de moquettes rétro et meublé avec du mobilier en bois, des cheminées et une déco kitch à souhait... mais au lieu de chausser ses skis, on s'installe devant les grandes baies vitrées et on admire les hordes d'éléphants, les rhinocéros, buffles et autres mammifères qui viennent s'abreuver au point d'eau...un moment unique !

Si un séjour dans le parc des Aberdares ne serait pas le même sans une nuit passée dans cet hôtel insolite, on y vient également pour faire de la randonnée au milieu de cette forêt dense. De nombreux sentiers balisés et passerelles en bois mènent vers de belles cascades. De quoi faire une halte intéressante au milieu d'un safari.


Buffalo Springs / Samburu national reserves

Au nord des hauts plateaux de Laikipia, on perd de l'altitude, les températures grimpent à nouveau. On arrive sur le territoire des samburu, tribu du nord du pays. Tantôt plaines vallonnées couvertes de broussailles et d'acacias, cette région est arrosée par la rivière Ewaso Ng’iro qui apporte une végétation plus tropicale de palmiers, baobabs...

 

La région étant excentrée par rapport aux grands parcs connus du Kenya, la fréquentation touristique y est bien plus faible, ce qui en fait un point fort pour un safari loin des foules. De plus, si la faune est moins dense que dans les parcs du sud, on y trouve le special five de Samburu, 5 espèces endémiques de la région: le zèbre de grévy, la girafe réticulée, l'oryx de Beisa, le gerenuk (ou gazelle-girafe) et l'autruche de Somalie.

La plupart des grands mammifères sont présents, en dehors du rhinocéros.

Girafes réticulées, aux larges motifs finement découpés
Girafes réticulées, aux larges motifs finement découpés

Special five de Samburu

Autruche de Somalie (crédit photo © Dan Bormann, site ebird)
Autruche de Somalie (crédit photo © Dan Bormann, site ebird)
Gerenuk mâle, au cou plus massif que la femelle
Gerenuk mâle, au cou plus massif que la femelle

La rivière sépare la réserve nationale de Buffalo Springs, au sud, et celle de Samuburu, au nord. L'accès à cette dernière se fait par Archer's post, et une route unique permet d'accéder aux différents lodges dispersés le long de la rivière.

 

Les paysages luxuriants contrastent nettement avec les parcs plus connus du sud, aux vastes plaines ouvertes. Et si la faune que l'on trouve ici est variée et certaines espèces endémiques à la région, la densité des animaux est tout de même bien plus faible. Ou du moins, les cachettes beaucoup plus nombreuses...

En revanche, la fréquentation plus faible rend l'expérience de safari beaucoup plus authentique et agréable. Juste avant notre sortie, nous étions à la recherche de deux guépards, qui avaient été repérés et indiqués par un ranger un peu plus tôt. Nous suivions les traces, mais sommes rentrés bredouilles. Dommage, car nous étions seuls !


Meru National Park

Encore un parc hors-des-sentiers-battus, le Meru national Park se situe au sud-est de Samburu, à l'est du Mont Kenya. Il est bien loin des circuits classiques proposés par les agences de voyage, et sa faible capacité hôtelière ne lui permet de toute façon pas d'accueillir de grands groupes. Et c'est tant mieux, car cela nous permet de découvrir le parc dans des conditions vraiment agréables.

La réserve a été rendue célèbre par Georges Adamson et sa femme Joy, un couple peu ordinaire qui a élevé 3 jeunes lions après avoir accidentellement tué leur mère. Parmi eux, Elsa, la lionne qui a réussi à repartir vivre dans la nature tout en revenant régulièrement rendre visite à ses parents adoptifs... ils racontent leur histoire incroyable dans le livre "Born Free". A Meru, l'hébergement Elsa's Kopje expose de nombreuses photos et documents d'époque relatant cette aventure hors norme.

Du fait de sa pluviométrie importante, le parc est constituée d'une végétation d'herbes hautes, de marais luxuriants et de rivières procurant une source d'eau importante pour tous les animaux. Par conséquence, la faune est plus difficile à repérer, mais les paysages sont verdoyants et la terre ocre des pistes qui coupent le parc apportent un contraste saisissant.

Le parc de Meru vaut le détour, mais il est à compléter avec des parcs plus ouverts car sa végétation limite forcément la visibilité. Cela étant dit, en une après-midi et matinée, nous avons tout de même croisé plusieurs lions, pas mal d'oiseaux, antilopes, girafes réticulées, zèbres de grant... le braconnage avait quasi décimé la faune au début de années 90, mais d'énormes efforts de conservation et de ré-introduction ont permis de retrouver une belle diversité. Un centre de réintroduction des rhinocéros est censé ouvrir en 2023 ou 2024...

 

Tant qu'à venir jusqu'ici, je recommande vivement un séjour au Elsa's Kopje, logement de charme perché sur une colline: grand confort, exposition sur les Adamson, panorama splendide, bonne cuisine et piscine à débordement donnant sur la brousse...


EN RÉSUMÉ, ces trois parcs sont un formidable terrain de jeu pour vivre un safari authentique, loin des foules, à la recherche d'espèces rares et parfois endémiques. Les paysages sont magnifiques, verdoyants, vallonés voire montagneux. Cependant, ces régions plus arrosées ont une végétation plus dense qui ne facilite pas l'observation de la faune. Il ne faut donc pas s'attendre à voir autant d'espèces que dans les parcs du sud, ou même que dans certaines concessions privées des plateaux de Laikipia (prochain article).

Il est peut-être recommandé de visiter ces parcs en dehors de la saison des pluies (mars-mai), même si la pluviométrie y est plus importante sur l'ensemble de l'année. Les routes ne sont pas vraiment en bon état, voire carrément mauvaises, ce qui mène à de longs temps de route, à ne pas sous-estimer lors d'un voyage itinérant.

 

Mais, vous le savez maintenant : si vous voulez organiser votre safari, CONTACTEZ MOI !